Note de presse de l’INDDESC À l’attention du Conseil Présidentiel de Transition fraîchement installé ce jeudi 25 avril 2024,L’Institution Nationale pour la Défense des Droits Économiques, Sociaux et Culturels (INDDESC), organisme autonome de promotion et de défense des droits humains, est une fois de plus consternée par les graves violations des droits humains et la faillite totale de l’État haïtien. En même temps, nous saluons la nomination et l’entrée en fonction des membres du Conseil Présidentiel de Transition dans un contexte où la banalisation des biens et des vies devient monnaie courante.La situation des droits humains en Haïti est un désastre sans précédent. Les chiffres disponibles, bien que gravissimes, ne reflètent pas réellement le nombre des victimes. Les gangs armés montent en puissance en commettant des actes de violence, de meurtre, de viol, de pillage, d’incendie et de destruction en toute impunité. L’évasion spectaculaire des détenus dans les deux principales prisons du pays met clairement en lumière le dysfonctionnement de l’État et l’inefficacité de la justice. Les hôpitaux publics et privés sont pillés puis fermés, devenant le théâtre tragique des affrontements entre la police et les gangs. La majorité des écoles de la capitale ferment leur porte, de même que les universités ; certaines écoles deviennent des abris provisoires pour les déplacés internes. Alors que certains de ces espaces sont dévastés et affectés par le virus du choléra. Dans toute l’histoire d’Haïti depuis 1804, jamais une catastrophe humanitaire n’a été aussi terrifiante et meurtrière que la situation actuelle. Les droits humains ont été piétinés, les institutions étatiques défaillantes, et la corruption généralisée ont plongé le pays dans le chaos, affectant tous les aspects de la vie.Suite à ces constats alarmants, L’Institution Nationale pour la Défense des Droits Économiques, Sociaux et Culturels (l’INDDESC) recommande au Conseil Présidentiel de s’atteler aux trois principaux axes suivants: renforcer la sécurité nationale, entreprendre une réforme constitutionnelle et garantir l’organisation des élections.Pour cela, l’INDDESC propose, avec une transparence totale, au Conseil Présidentiel de Transition de :A) mettre en place une commission de proximité chargée de rencontrer les responsables des organisations, de suivre les victimes, de recueillir des données sur la situation et de détecter les cas non signalés ;B) cette commission de proximité et d’indemnisation travaillera en faveur des victimes de graves violations des droits humains pour renforcer les liens sociaux et les soutenir économiquement, psychologiquement et socialement, y compris les familles endeuillées, les personnes dépossédées de leurs biens, blessées, handicapées ainsi que les femmes et les filles violées pendant ces périodes de criminalité organisée et généralisée ;C) soutenir les responsables des écoles pillées, incendiées et vandalisées en les réparant, ainsi que toutes les universités et entreprises privées touchées par cette vague d’insécurité ;D) renforcer, augmenter les effectifs et réformer l’institution de la police et de l’armée afin d’améliorer le contrôle des ports, des douanes et du territoire en général ;E) établir un organe chargé d’enquêter sur les auteurs intellectuels des crimes en Haïti, les trafiquants d’armes et de munitions, ainsi que les financiers des gangs ;F) organiser des ateliers pour discuter de la mise en place du Conseil Électoral Provisoire et de la réforme constitutionnelle dans un délai raisonnable.Il est important de rappeler que les droits humains sont universels et englobent toutes les activités au sein d’une société. Ils garantissent la préservation de la dignité humaine, des libertés publiques, et l’instauration d’un idéal de bien-être et de justice. Lorsque l’existence d’une société est menacée, ce sont nos droits qui sont en danger imminent. En somme, l’INDDESC suggère au Conseil Présidentiel de Transition de prêter une attention particulière à la situation des droits humains en Haïti en mettant en œuvre les mesures susmentionnées en faveur des victimes d’actes de vandalisme et de barbarie.Me Frédo Jean CharlesDéfenseur des droits humainsNormalien en philosophieÉtudiant en maîtrise Sciences du DéveloppementFondateur de l’INDDESC
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